Lorsqu’on démarre l’apprentissage d’une nouvelle discipline, la question du matériel se pose vite. Vous avez choisi la broderie, excellente décision! Cependant, une multitude d’outils et de fournitures sont disponibles sur le marché, et vous vous sentez peut-être perdu. Je vous comprends: difficile d’y voir clair!
C’est pourquoi, dans cet article, je détaillerai le matériel nécessaire pour apprendre la broderie, en fonction de vos besoins et de votre budget.
Si vous n'avez jamais touché une aiguille de votre vie
Ou disons, PRESQUE jamais. Vous l’aurez compris, cette partie concerne les novices.
La broderie vous intéresse à première vue, mais vous ne pouvez pas en être sûre tant que vous n’avez pas testé. C’est donc risqué d’investir beaucoup d’argent dans le matériel. Mieux vaut y aller étape par étape et s’en tenir au strict nécessaire dans un premier temps. Voici donc le « minimum syndical » dont vous aurez besoin pour broder vos premiers points.
Aiguilles à broder
Les enseignes proposent généralement des lots portant cette appellation. On y trouve un panel allant de la taille n°3 à la taille n°9. Ce numéro indique la dimension du chas (le trou dans lequel on passe le fil). La taille n°3 servira à broder des fils épais, comme par exemple une échevette que l’on n’aurait pas partagée en brins. La taille n°9 servira à broder un seul brin de votre échevette.
Le fabriquant d’aiguilles Bohin propose ce type de lot, avec des aiguilles de bonne qualité.
Sur la broderie ci-contre, les échevettes ont été partagées en brins. Leur épaisseur est proche de celle des fils à coudre.

Tambour à broder
Le tambour sert à tendre le tissu pour que celui-ci ne se déforme pas pendant que vous brodez.
Certaines techniques ne pardonnent pas, c’est le cas notamment de la peinture à l’aiguille ou plus généralement des techniques qui nécessitent un grand nombre de points serrés. Ces techniques feront plisser les tissus mal tendus, même si vous vous efforcez de ne pas trop tirer sur votre fil. C’est mécanique, vous ne pourrez pas l’éviter! C’est pourquoi il est indispensable de se munir d’un tambour.
Pour débuter, un tambour d’environ 18 ou 20cm fera parfaitement l’affaire. Ce diamètre intermédiaire pourra s’adapter à un grand nombre de projets. Votre tambour devra également pouvoir se serrer et se desserrer à l’aide d’une vis.
Je vous conseille les tambours de chez Buttinette qui sont très épais et qui permettent donc un meilleur maintiens du tissu pendant l’ouvrage.
Ciseaux de broderie
Des ciseaux à papier ne permettent pas de couper le fil avec netteté, ce qui le rend plus difficile à enfiler dans l’aiguille. Pour obtenir une coupure nette, des ciseaux de couture peuvent convenir si vous en avez déjà. Sinon, optez pour des ciseaux spécialement conçus pour la broderie, plus petits et donc plus précis, mais aussi moins chers en moyenne.
On en trouve à tous les prix. Pour débuter, vous pouvez vous procurer ceux de chez Bohin qui restent très abordables.
Fils et tissus
J’utilise les échevettes de la marque DMC, que je trouve d’une qualité excellente, mais elles coûtent plutôt cher (1,49€ l’unité). Par conséquent, je ne les conseille pas forcément pour débuter. La peur de gaspiller du matériel onéreux peut être paralysante. Attention néanmoins au penchant inverse: la marque Action propose des échevettes à prix très bas, mais les fils boulochent et le résultat s’avère décevant.
Il existe heureusement des marques à la fois accessibles, et d’une qualité tout à fait honorable. J’ai personnellement testé la marque Créalia, proposée par Cultura, et j’en suis satisfaite.
Vous aurez également besoin d’un tissu qui servira de support à votre broderie. Cela peut être une chute récupérée sur un vêtement que vous ne portez plus, ce qui n’engendrera aucun frais. Sinon, plusieurs enseignes proposent des coupons de tissus. Notez que la toile de coton est le tissu le plus facile à travailler, ce qui convient donc parfaitement à des débutants.
Exemple: les coupons pastels chez Buttinette
En résumé, vous devez prévoir une enveloppe d’environ trente euros pour commencer la broderie. Comptez moins de quinze euros pour les outils (que vous réutiliserez plusieurs fois), et une quinzaine d’euros supplémentaire pour les fournitures consommables.
Si la broderie est faite pour vous
Si vous avez déjà réalisé quelques broderies, que cela vous a convaincu et que vous souhaitez poursuivre votre apprentissage avec plus de liberté, je vous recommande d’investir dans quelques outils supplémentaires.
Dé à coudre
Cet instrument n’est pas indispensable, mais permettra de protéger le doigt que vous utilisez le plus pour pousser l’aiguille. Personnellement, il s’agit du majeur de la main droite. J’ai longtemps brodé sans dé, des heures durant et à travers des tissu épais, jusqu’à avoir le bout de mon doigt complètement entamé. A l’époque, je m’en accommodais très bien (ah, la jeunesse) mais aujourd’hui je me dis que j’étais franchement masochiste! Il existe plusieurs tailles: petite, moyenne ou grande.
Je les préfère classiques, en métal, mais c’est à vous de tester pour trouver ce qui vous convient le mieux.
Grand tambour
J’entends par là 30cm ou plus. Ce tambour vous permettra de réaliser une broderie de dimension plus importante sans déplacer votre tambour d’une zone à l’autre.
Sur une broderie plate au fil de coton, déplacer son tambour ne pose aucun souci. En revanche, cela ne se prête pas à toutes les broderies. Des fils fragiles comme la cannetille ou des fournitures en relief comme les perles ne peuvent pas se retrouver prises entre les deux cercles de votre tambour sans endommager votre ouvrage. Optez-donc dans ces cas-là pour un tambour plus grand que votre motif.
Vous en trouverez chez Cultura.
Sur la broderie ci-contre, réalisée par GeorgieKEmery, le tambour est plus petit que le motif et doit être déplacé pour réaliser l’entièreté de la broderie.

Petit tambour

Un tambour de 10cm ou moins peut être utile dans deux situations.
La première est la réalisation d’une petite broderie en limitant les pertes de tissu tout autour. La seconde est la broderie de zones étroites sur un vêtement.
Vous en trouverez également chez Cultura.
Le tambour ci-contre mesure 10cm de diamètre et s’adapte particulièrement à la broderie d’une manche.
Aiguilles à perles
Les chas est suffisamment fin pour passer dans le trou des perles de rocailles et des perles miyuki. Elles sont le plus souvent de taille n°10 à 12. Attention néanmoins aux aiguilles n°12 et plus: certains modèles sont très difficiles à enfiler.
Vous en trouverez chez Bohin.
Serre-joint
Vous en trouverez en magasin de bricolage, pour une dizaine d’euros. Celui-ci servira à fixer votre tambour à votre table ou bureau, ce qui libèrera vos deux mains pendant l’ouvrage. Certaines techniques comme la couchure ou le perlage nécessitent l’usage des deux mains en même temps.
Serrez ensemble le tambour et le bord de la table, comme sur la photo ci-contre. Vous n’aurez plus besoin de tenir votre tambour, libérant ainsi vos deux mains.

Les outils que nous venons de mentionner vous coûteront environ vingt-cinq euros supplémentaires, ce qui est plutôt raisonnable et vous permettra de réaliser des projets variés qu’avec le matériel de base présenté en première partie.
Si vous voulez aller plus loin
Cette partie s’adresse aux brodeuses de niveau intermédiaire.
Aiguilles courbes
Si l’envers de votre ouvrage est difficilement accessible, par exemple si vous brodez sur un petit sac, une manche ou une paire de chaussures, vos mains pourront rester sur l’endroit (excepté pour les nœuds de début et de fin d’aiguillée bien sûr). Cela peut s’avérer pratique même s’il y a un coup de main à prendre.
Vous en trouverez chez Bohin.
Tambour ergonomique
Celui-ci est monté sur pied(s) et inclinable afin que votre dos reste droit. C’est important si vous restez sur votre ouvrage pendant plusieurs heures. Une mauvaise posture peut créer des tensions dans vos cervicales, vos épaules et le long de votre colonne vertébrale.
Un exemple chez Buttinette.
Fils métalliques
Le fil à broder métallisé est du plus bel effet, mais ce n’est pas le plus facile à broder. Celui-ci est très cassant et à tendance à s’emmêler facilement, alors privilégiez des aiguillées courtes (la longueur de votre avant-bras sans la main).
Prix conseillé (proportionnellement à la longueur fournie): 4,75€ chez Buttinette
Il existe également des fils spécifiques à la broderie or: cannetille, jaseron, filé… Mais cela mériterait un article à part entière, je ne m’attarderai pas dessus ici.

Les fils métalliques par petites touches apportent de l’éclat à une broderie traditionnelle au coton.
Si vous n'avez peur de rien
Cette partie s’adresse aux brodeuses expérimentées en quête de nouvelles expériences.
Métier à broder
Le montage est très long comparé à celui du tambour, car il faut coudre les extrémités du tissu au métier (en haut et en bas). Sur les côtés, le tissu est épinglé à des bandelettes qui passent tantôt sur le dessous, tantôt sur le dessous du cadre. Comptez environ trente minutes, variables selon la longueur de votre métier, de votre tissu, et selon votre expérience.
Une fois le labeur terminé et votre métier correctement monté, la tension du tissu est excellente, idéale pour des broderies complexes. De plus, la surface à broder offerte est bien plus importante qu’avec un tambour.
Prix conseillé: 139,90€ chez Rascol
Il s’agit d’un métier ergonomique (le même que le miens): sur pieds et inclinable. Mais les métiers classiques se posent sur des tréteaux. Il existe aussi des petits métiers, que vous pouvez fixer à votre bureau avec deux serre-joints, l’un à chaque extrémité du métier.
Crochet de Luneville
Il faut aimer le challenge, je vous préviens! Le crochet de Luneville est très difficile à manier tant qu’on ne le maîtrise pas, ce qui peut durer assez longtemps. Comme avec un crochet classique, un mouvement trop brusque et malencontreux est susceptible de défaire toute votre ligne, ce qui, je dois le dire, m’est arrivé à de multiples reprises et ne m’a pas incité à poursuivre à l’époque.
Pourtant, cet instrument est beaucoup utilisé dans la haute couture, pour broder rapidement des rangées de perles ou de sequins. Les perles et sequins doivent être enfilés sur la bobine de fil, déroulée au fil de la broderie. L’autre particularité de cette technique est que la brodeuse est face à l’envers de son ouvrage. Pour voir ce qu’elle fait, elle peut utiliser un miroir, placé sous le métier. Lorsque l’on débute, mieux vaut s’exercer longuement sur des tissus transparent.
Il faut compter environ une quinzaine d’euros pour un crochet et un manche.

Ci-dessus, la brodeuse Katerina Marchenko brode sur du tulle avec un crochet de Luneville.
J’espère que ce tour d’horizon du matériel pour apprendre la broderie vous aura été utile. Si vous avez des questions ou si vous estimez que j’ai oublié un élément important, vous pouvez laisser un commentaire et je vous répondrai dès que possible.
Brodez bien et à bientôt!
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Bonjour, je viens de te connaître sur YouTube et c’est une très belle découverte. Je re-découvre la broderie et tu me donne encore plus envie d’apprendre. Merci beaucoup pour ce que tu fais. C’est très enrichissant. Aissa
Bonjour, merci beaucoup d’avoir pris le temps de me laisser ce gentil commentaire. A bientôt. Cindy